Le Qatar, un terrain propice à l’innovation technologique pour les entreprises Européennes
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Le Qatar s’est donné d’ambitieux objectifs technologiques et environnementaux afin de rejoindre le rang des « villes intelligentes » qui fleurissent à travers le monde. Baptisée « Tasmu », élévation en Arabe, l’initiative s’inscrit dans la « Vision 2030 » du Qatar chapeautée par le Ministère des Transports et des Communications. En effet, sa position en tant que premier pays exportateur de gaz naturel lui vaut également le prix du plus gros émetteur d’émission carbone par habitant au monde. Le projet représente donc pour le Qatar l’occasion d’inverser la tendance en s’imposant en leader de la transformation urbaine écoresponsable, pierre angulaire des objectifs de croissance du royaume.
En plus de moyens financiers adaptés, Doha bénéficie d’un terrain propice à l’innovation: la majorité de l’infrastructure, construite au cours des 40 dernières années, est plus apte à accueillir un équipement technologique que certaines grandes métropoles européennes. La transformation du paysage urbain répond également à un besoin logistique – Doha héberge près de 2 millions d’habitants, soit 80% de la population qatarie. Face à cette forte densité, la ville se donne le défi de s’approprier au mieux la mission de la « smart city » qui consiste à « mettre la technologie au service de la communauté afin d’améliorer les conditions de vie de ses habitants » selon le Ministère. À ce titre, 550 millions de dollars ont déjà été déboursés par le Ministère de l’Information et des Communications Technologiques pour équiper la ville de la fibre optique et ainsi garantir aux habitants l’accès à l’Internet très haut débit.
MSHEIREB DOWNTOWN : THÉÂTRE DE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE DE LA VILLE
Le projet s’articule principalement autour du quartier historique Msheireb Downtown, qui s’étend sur 32 hectares. Débuté en 2010, la restructuration du quartier l’a transformé en l’un des plus écoresponsables au monde.
Le géant de la télécommunication français Orange a profité de cet investissement pour développer un partenariat à plusieurs millions de dollars avec son homologue qatari Meeza, visant à fournir « la majorité des applications et services intelligents » du quartier Msheireb selon le communiqué officiel. En effet, le Ministère souhaite « développer, intégrer et surveiller l’intégralité de son infrastructure, y compris les routes, le réseau ferroviaire, les aéroports, les communications, l’électricité et les bâtiments afin d’optimiser les ressources et de maximiser les services offerts aux habitants ». Orange Business Services supervise donc l’installation et le développement de 500 000 capteurs ainsi que du centre de commande principal qui les accompagne, et permettra par la suite le contrôle des bâtiments et services équipés desdits capteurs. Les services concernés varient de la vidéosurveillance au traitement automatique des déchets, en passant par l’éclairage public, les parkings et l’accès aux bâtiments. Le contrat prévoit également le développement d’applications destinées aux usagers « dans les domaines du service public, du paiement en ligne, de l’énergie et de la navigation », toujours selon le communiqué de presse. Ces avancées témoignent de la transformation digitale de Doha déjà bien entamée.
Les transports se sont aussi mis au vert à Doha : une attention particulière a été portée au réseau ferroviaire de la ville en vue de l’accueil de plusieurs millions de visiteurs à l’occasion de la Coupe du Monde de Football 2022. À cet effet, 9 milliards USD – soit 24% du budget annuel – ont été investis par l’état dans le développement de nouvelles mobilités, afin de pallier l’absence quasi-totale de transports publics.
SYNTHÈSE
Le Qatar s’affiche en acteur incontournable de la ville de demain. Forte de moyens financiers considérables, le royaume s’autorise en effet des innovations que peu peuvent se permettre, tels que les immeubles certifiés LEED or ou LEED argent qui représentent un surcoût par rapport aux méthodes de construction traditionnelles. Au même titre, les 200 milliards de dollars investis dans les 7 stades destinés à accueillir l’évènement FIFA promettent de présenter un réel spectacle aux amateurs de nouvelles technologies. Le royaume est donc en bonne voie de réaliser les objectifs fixés dans sa « Vision 2030 », à savoir l’élaboration d’une ville « hyper-connectée, ultra-rapide, zéro émission carbone ». Cependant le Qatar se doit de revoir ses ambitions si les inquiétudes concernant la protection des droits de l’homme et de l’environnement au sein du royaume continuent d’éclipser ses avancées technologiques.
UNE PLACE A PRENDRE
Les entreprises détentrices de savoir-faire dans le domaine de l’innovation technologique bénéficient au Qatar d’appuis financiers et stratégiques. Lorsque les start-up européennes doivent se battre contre tous et obtenir les faveurs compliquées d’investisseurs, le Qatar mise sur l’avenir de ces start-up et focalise son attention sur la diversification de ses revenus et s’éloigner doucement de sa dépendance aux revenus gaziers de l’émirat.